Pałac wilanowski

Introduction et historique

kjLe Palais de Wilanów et son parc, situés à Wilanów, à proximité de Varsovie, constituent un des sites culturels des plus importants de Pologne. C’est un des rares lieux historiques de Varsovie qui n’a pas été rasé par les Allemands ou Russes durant la seconde guerre mondiale.
L’ensemble palais-jardin à Wilanow a été créé en 1677-1694 à la demande du roi Jan III Sobieski selon un modèle de conception français «entre cour et jardin ». Ce concept se caractérise par une cour en deux parties faisant face au palais, avec sur un axe commun le jardin ornemental derrière le palais. La conception du jardin baroque est étroitement liée à l’architecture du palais.
L’architecture du palais est originale. C’est l’effet de combinaison d’art européen et de tradition ancienne polonaise de construction. Les peintures intérieures et les sculptures des façades extérieures et intérieures du palais, faisant référence à la symbolique de la lignée de l’ancienne famille Sobieski et l’apothéose et la glorification des succès militaires du roi, ont été très bien conservées.
Les décorations en stuc et les peintures du palais sont l’œuvre d’artistes tels que Joseph Simon Bellotti, George Siemiginowski-Eleuter, Michel-Ange Palloni, Claude Callot, John Samuel Mock (images d’Auguste II le Fort dans le cabinet néerlandais). Les décorations sur les boucliers de façade ont été faites par Francesco Fumo. L’ornementation Régence (années 20 et 30 du XVIIIe siècle) est l’œuvre de Pietro Innocente Comperetiego.

Après la mort de Sobieski en 1696, le palais est détenu par ses fils. Puis à partir de 1720, s’y établissent des familles aristocratiques célèbres : Sieniawski, Czartoryski, Lubomirski, Potocki et Branicki. Dans les années 1720-1728 sont construites les ailes (Giovanni Spazzio – architecte en chef d’Elizabeth Lubomirski Sieniawska). Dans les années 1730-1733 le palais est la résidence du Roi August II le Fort. Chacune des familles va faire des changements dans les intérieurs du palais, dans le jardin et les alentours, en conformité avec la mode de l’époque et les différents besoins.
En 1805, à l’initiative du propriétaire Stanislaw Kostka Potocki, une partie du palais devient l’un des premiers musées publics en Pologne. En plus de la présentation des riches collections d’art européen et d’Extrême-Orient, une partie centrale du palais est consacrée à la mémoire de Jean III et au glorieux passé national.
Saisi après la dernière guerre mondiale, le palais, devenu propriété de l’Etat, subit des travaux de restauration, la réévaluation et la récupération d’une partie substantielle de la collection déportée par les Allemands. Les collections sont mises à la disposition du public en 1962.
Depuis 1995, le complexe du palais-parc est géré par le Musée du Palais de Wilanow.

Le roi Jan III Sobieski, un goût certain pour la nature

fr1En regardant les fresques ornant les plafonds du palais nous pouvons être étonnés. Dans les chambres royales, à la place des fresques mythologiques auxquelles nous pourrions nous attendre, nous découvrons des corbeilles de pommes, des gerbes de blés, des grappes de raisin et des abeilles autour de ruches. Des scènes montrent des paysans travaillant la terre. Beaucoup de fresques illustrent la vie ordinaire rurale, tel un inventaire. Le roi qui doit mener la guerre et vaincre les Ottomans, nourrit une grande passion pour la nature et l’exploitation agricole.

ext1En lisant les écrits de l’époque, nous nous rendons compte que l’aristocratie polonaise a rejeté l’intérêt pour la guerre pour celui de l’art, de l’agriculture, d’une vie paisible. Pourtant, Jan III Sobieski est obligé d’avoir deux personnalités. En effet, les frises sculptées du palais montrent le triomphe sur les armées turques. Le roi devait jouer son rôle en défendant la Pologne devant la menace ottomane. Son règne en était grandi. En entrant dans le palais on remarque des hymnes à la gloire du roi vainqueur.

En revanche, dans les cabinets et chambres privés du roi, les batailles ne sont pas présentes. Ce sont les symboles de la nature, de l’agriculture qui prédominent, avec des citations de Virgile, chantre des joies de la campagne.

fr2Pour se convaincre de l’intérêt du roi pour son domaine, il suffit de lire sa correspondance lors des campagnes militaires. Ses lettres sont truffées de questions sur l’avancement de récoltes, de l’acclimatation de certaines plantes… C’est à ce trait du roi que correspondent les décorations de sa chambre. Jan III Sobieski s’occupait personnellement de la gestion économique de ces terres et métairies. Il lisait et étudiait des manuels de construction et d’agriculture, allant de l’architecture à la botanique dans le but de gérer au mieux son domaine. Il finançait des publications de manuels d’agriculture.

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Ce roi est surtout connu pour n’avoir jamais laissé entrer les Turcs dans son royaume. Mais c’est un autre aspect de sa personnalité qui rend le très sympathique. En effet, on le décrit comme un homme chaleureux et ordinaire, attachant de l’importance à sa famille, aimant sa femme et soucieux des affaires ménagères. Ce roi cultivé était respecté pour ses valeurs. La grande famille aristocratique polonaise Sobieski a instauré la démocratie royale et a été élevée au plus haut de la hiérarchie.

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Sculpt1A cette époque, la cour polonaise se différencie des autres cours européennes. En effet, en Espagne, les portraits sont durs et crispés ce qui montre des relations sociales difficiles ou encore le France avec Louis XIV où le lever et la toilette du roi sont des actes divins. Il ne peut pas y être question des affaires domestiques. Or, à la cour de Jan III Sobieski c’est différent. C’est un roi qui n’a jamais porté de talonnettes ni de perruques. Il portait toujours une veste ou une redingote à la polonaise. Même ses portraits officiels le montrent en leader romain mais toujours avec la moustache à la polonaise et les cheveux rasés sur les parties inférieures du crâne. Les références à l’antiquité symbolisent la descendance de la famille Sobieski de chrétiens romains.
Le roi construit son Palais à Wilanow, terme qui provient de l’italien « villa nova » remanié dans une consonance polonaise. Les citations de Virgile parlant de la campagne et des liens avec la nature y sont très nombreuses. Même les scènes dites antiques peintes sur les murs à l’intérieur, gardent un aspect rustique. On peut observer Apollon sur un saule, Flora volant parmi des hirondelles.

Dans ce contexte, les jardins ne sont pas apparus par hasard à Wilanow. Le roi lui-même aurait planté des arbres. Il faisait importer des boutures de plantes rares de Florence. Il s’intéressait aussi aux propriétés médicinales des plantes. Kazimierz Sarnecki qui tenait compagnie au roi pour les affaires domestiques tenait un journal : «le roi dès son lever est allé au jardin pour discuter avec le médecin de nouvelles plantes… ». On retrouve dans les lettres du roi à sa femme, une grande connaissance naturaliste et une sensibilité d’observation de l’environnement.

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Est-ce seulement parce qu’il aimait la nature que l’on retrouve dans ses appartements des vaches en train de brouter et des hirondelles ? Non, c’est un message qu’il voulait transmettre à ses contemporains et descendants : « Seule la vie en accord avec la nature donne l’harmonie et le bien-être ». C’est universel et d’actualité.

Jan III Sobieski, capitaine puis maréchal et enfin roi (en Pologne le roi était élu), n’a jamais arrêté de s’intéresser aux moindres détails concernant l’agriculture et les affaires domestiques. Dans sa riche bibliothèque, le roi disposait de livres tels que «L’Economie d’agronomie générale » de Jacob Haura. Le roi ne se passionnait pas que pour la chasse mais aussi pour les travaux de jardinage à Wilanow d’où, surtout à la fin de sa vie, il ne partait plus.
A Wilanow, comme à Versailles, un jardin baroque a été conçu, mais bien évidemment, à une autre échelle. Cela a eu lieu dans la troisième étape de construction du palais (1684-1696,) après la réalisation d’un géométrique jardin de renaissance italienne, descendant en deux niveaux vers l’étang. La terrasse supérieure a été décorée de parterres baroques de buis et de statues mythologiques dorées de même que des vases de marbre; il y avait aussi des fontaines et des tonnelles. Dans la partie basse du jardin ont été localisées deux pièces d’eau. De deux côtés de la cour devant le palais a été planté un „jardin fruitier” avec des pommiers, des cerisiers, des poiriers, des pruniers, des abricotiers, arbustes de groseilles et de groseilles à maquereau. Le roi aimait à s’y promener.

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Jan III, détestant l’étiquette, plantait personnellement les tilleuls dans le jardin de Wilanow, comme un simple gentilhomme.
Cet instant a été représenté par Wojciech Gerson (1831 – 1901), dans un tableau (ci-contre) aujourd’hui disparu.

Plan du jardin

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Historique du jardin et remaniements au cours des siècles

16821682 : Sur le plan, on peut observer une vaste cour divisée en deux parties. La première a surtout des caractéristiques fermières (écuries, greniers). La seconde partie est une cour d’honneur. L’entrée est un monumental portique de pierre. Les deux cours sont séparées par une petite clôture décorative. Derrière le palais se trouvait le géométrique jardin italien qui menait sur deux niveaux vers le lac. La partie haute était composée de broderies de buis accompagnées de sculptures de figures mythologiques, de vasques en marbres, de fontaines et de tonnelles. Le jardin a été conçu de façon à refléter l’emplacement des chambres royales. Sur la partie basse se trouvaient deux plates-bandes symétriques. Sur les côtés de la cour, derrière les écuries et les greniers, se trouvaient des jardins vivriers, appelés « jardins fruitiers ». Il y poussait des pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers et pêchers. On y cultivait soigneusement un potager et des plantations d’arbustes fruitiers, aromates et condimentaires. Sur la partie sud, appelée « butte de Bacchus » on cultivait la vigne ainsi que des orangers et figuiers. On pouvait noter la présence de granges et métairies.

17901790 : au cours des périodes qui suivirent le jardin évolue et s’agrandit. Vers l’est, sur la partie basse du jardin baroque de grands parterres de fleurs prennent place, séparés du lac par de grandes allées d’arbres taillés en rideaux. Le jardin baroque autour du château est agrandi avec de nouvelles plates-bandes. Le jardin vivrier de la partie sud est remplacé par un jardin ornemental de style rococo. Il prend la forme d’un petit labyrinthe de tilleuls et bosquets de charme. Autour de l’étang, à la place des anciennes granges, prend place un jardin pittoresque anglo-chinois avec bruyante cascade et allées sinueuses. Le palais a lui aussi été agrandi sur la partie nord avec une grande orangerie et un jardin de fleurs.

18201820 : Le XIXème siècle est le temps des grands changements dans le parc de Wilanow. Celui-ci prend la forme d’un jardin paysager anglais. Sur les parties est sont éliminées les plates-bandes et broderies de buis. De nouveaux éléments décoratifs prennent place, tels que des tapis et paniers de fleurs. La cour d’honneur est elle aussi remaniée avec une esplanade circulaire de gazon avec un bosquet d’arbustes central et plantations le long des écuries. Le jardin de style rococo et le jardin anglo-chinois est retravaillé pour rendre homogène le style paysager. De gros travaux touchent la partie nord avec la création d’une île et d’un long promontoire. Une rotonde chinoise orne l’arrivée au promontoire.

Analyse des différentes parties du jardin actuel

Extérieur du parc et zone d’accueil

Eglise sainte Anne Les abords du site ont été rénovés. C’est dans un cadre mêlant aménagements contemporains et architecture typique varsovienne que l’on arrive sur un parking facilement accessible. Celui-ci est entouré de restaurants, cafés et boutiques souvenirs. On peut manger une glace pour commencer à s’imprégner du lieu avec une vue sur l’église Ste Anne. Son architecture baroque et la certaine beauté de l’environnement général en font un lieu privilégié pour célébrer mariages et baptêmes. La totalité des circulations a été réaménagée. La circulation principale est un pavage typique dans les quartiers historiques en Pologne, composé de pierres rondes. Evidemment le pavage est bétonné pour être carrossable à long terme. Les trottoirs sont plus contemporains et communs. L’aménagement réalisé à la récupération du site par l’Etat dans les années 60 était plutôt grossier, composé simplement de béton et d’asphalte, des circulations qui au cours des années se sont rapidement dégradées. C’est avec plaisir que les Varsoviens se promènent dans ce lieu historique qui retrouve une nouvelle jeunesse. De nombreux espaces de repos sont aménagés pour s’assoir. Le mobilier urbain multiple, chaises, bancs, nombreuses poubelles, prouve que le site peut accueillir un grand nombre de visiteurs toutes tranches d’âges confondues, en l’occurrence lors de fêtes nationales. Le Palais Wilanowski est un lieu touristique de premier ordre à Varsovie. On trouve des indications en anglais vers les caisses et le Musée de l’Affiche. L’accessibilité aux personnes handicapées est aussi assurée. La proximité d’une grande route est tamisée par la présence de nombreux arbres. Mais les abords du site sont encore en rénovation, deux panneaux explicatifs informent sur l’objet des travaux. Le projet de grande envergure bénéficie d’aides de l’Union européenne et fait partie des grands chantiers de revitalisation de la ville de Varsovie.

La cour d’honneur

Entrée cour d'Honneur

Entrée de la cour d’Honneur

La cour d’honneur offre une belle vue sur toute la façade du palais et de ses ailes. Le bâtiment a été entièrement rénové, il est à présent parfaitement entretenu. Les anciennes écuries du palais ont été transformées en élégants cafés fréquentés par les touristes et les Varsoviens. La cour d’honneur n’a pas le dessin datant de sa création par le roi Sobieski. Sa forme actuelle est celle qui lui a été donnée lors du réaménagement de style paysager du jardin au début du XIXème siècle. Une grande pelouse de forme ovoïde y prend place avec une fontaine à son centre.
La cour est très spacieuse et son authenticité la rend très photogénique. Quelques fleurissements de plantes annuelles bordent les restaurants et lors de la tombée de la nuit les arbres remarquables sont éclairés par des projecteurs. Le lieu reste attractif l’hiver où il fait nuit à 16h en décembre. De nombreux bancs bordent la circulation pavée ce qui permet d’observer lors des soirs d’été le soleil couchant donnant des teintes chaleureuses au palais. En effet, l’orientation de la façade du palais est plein ouest. Les chambres royales bénéficiaient du soleil levant et couchant comme au château de Versailles.
C’est dans cette cour que démarrent les visites guidées du palais. Mais nous allons nous diriger vers le jardin dont l’entrée est matérialisée par une ouverture dans une pergola de pierre bordant la partie nord de la cour. La pergola est recouverte de vigne dont les visiteurs sont invités à déguster en fin d’été le raisin. Une citation de Virgile orne l’entrée comme l’aimait le roi Sobieski III. La promenade dans le jardin est payante, mais la somme en reste tout à fait raisonnable pour un français : 2 euros.

Le jardin italien et ses extensions rénovées.

jardin italien 1   Le jardin italien a été restauré d’après les plans de 1682. Il entoure le palais. Il est composé de broderies de buis et de mosaïculture de plantes herbacées. On découvre un jeu de contrastes entre végétaux et matériaux minéraux. Les couleurs dominantes sont le rouge et le blanc (couleurs du drapeau national de la Pologne) et pour cet effet, des végétaux à floraison rouge (bégonias) ont été utilisés ainsi que gravier rouge sur fond de gravier blanc. Les plantations sont encore jeunes donc les broderies de buis ne sont pas tout à fait matures. Un système de goutte à goutte a été installé au pied de toutes les plantations pour assurer leur développement mais les jeunes buis devront survivre aux hivers rigoureux. Une fontaine est présente à côté de chaque aile du palais mais elles ne sont pas d’origine. On trouve ici toutes les caractéristiques du jardin de la renaissance à l’italienne avec la présence de statues et pergola, vasques et végétaux maîtrisés. Mais bien sûr des matériaux actuels ont étés employés tel que des bordures métalliques pour dessiner les parterres et mosaïques. Ce type de jardin est très peu courant en Pologne. Le public est partagé sur la rénovation. En effet, depuis plus d’un siècle cette partie italienne s’était transformée en roseraie plutôt sauvage, c’est donc un renouveau radical. Mais l’intégration au site d’un point de vue historique (renaissance/baroque) est indéniable et le résultat est réussi d’un point de vue paysager. Cet aménagement présente sa forme mature sachant que les végétaux seront toujours taillés en topiaire. Il y aura des variations au niveau des plantes annuelles et des végétaux en bacs provenant de l’orangerie. La partie italienne est divisée en deux terrasses. La partie basse est encore en restauration, on y trouve des massifs fleuris ainsi que le mur des fontaines.

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Du côté sud on trouve la roseraie, avec présence de bancs et d’une fontaine. On peut s’y imprégner de la richesse décorative de la façade du palais en écoutant le cliquetis de l’eau et en humant le parfum de roses. La petite roseraie est close par des murets et une pergola agrémentée de vasque. C’est l’échelle humaine des jardins italiens. Au loin s’étend le jardin appelé anglo-chinois avec ses arbres remarquables, constituant une ouverture sur la nature.

Le bosquet taillé

plan bosquetsCe type d’aménagement qui fait face au jardin est typique de la période baroque française. Sur une surface de 1,2 hectare de grands murs de végétation offrent des jeux de lumières selon les heures de la journée et les allées. Les axes sombres ou lumineux ouvrent sur le lac. Cette partie du jardin date de la création originelle du jardin. La végétation est composée de charmes et de tilleuls séculaires. Cette création baroque demande des soins particuliers car certains tilleuls datent de l’aménagement du XVIIème siècle. On peut noter que les allées sont en asphalte (aménagement russe), un matériau plus authentique serait souhaitable. Le bosquet offre des points de fuite pittoresque sur le lac. La rive est rectiligne et construite en fort contraste avec la rive opposée qui est sauvage. La promenade alterne statues mythologiques et bancs.

Le captage d’eau

Captage

Ce bâtiment aux allures de petit château néo-gothique a été construit au bord du lac au milieu du XIXème siècle. Il fût construit par un architecte connu en Pologne, Henri Marconi. A l’époque ce captage alimentait tout le réseau d’eau du palais, ainsi que les fontaines. Ce bâtiment s’intègre dans le jardin à l’anglaise. Aujourd’hui il reste décoratif, surplombé par de vieux tilleuls, chênes et peuplier blancs. On peut y louer une barque ou une gondole pour naviguer sur le lac. Une grande règle graduée est marquée des grands crus de la Vistule qui est proche.

Le jardin à l’anglaise

Jardin à l'anglaise 1Le jardin à l’anglaise est composé de chemins sinueux et rectilignes. Ce sont les vieux sujets (chênes et peuplier blancs) qui sont remarquables. Les allées mènent toutes vers l’eau. En effet, une île a été créée. On la rejoint par le promontoire, une digue artificielle bordée d’eau. La promenade est agrémentée d’un kiosque chinois très bien préservé. Les points de vue sont nombreux sur le paysage lacustre typique des lacs issus du passage de la Vistule. Ce type d’aménagement est très répandu à Varsovie. En effet, la présence d’étang et de lac est importante. Les parcs ont toujours une pièce d’eau (Parc de Lazienki) ou sont même entourés d’eau (palais d’Otwock). Hélas, un élément vraiment disgracieux réside à Wilanow. Il s’agit d’une centrale électrique construite par les Russes et toujours en activité qui trône à moins d’un kilomètre du parc. Certains parlent même de la « vengeance russe ». La centrale aurait été construite de manière à être vue de toute la partie est de Varsovie. En terme d’aménagement, il est impossible de cacher ces cheminées sans gâcher les points de vue sur l’eau.

Le parc anglo-chinois

plan parc anglo-chinoisLe nom d’anglo-chinois provient des différentes transformations que le site a subi. La surface est de 6,1 hectares. Il se situe sur la partie sud du parc. Cette partie a été aménagée aux environs de 1784. Elle se caractérise par ses courbes et chemins sinueux, surplombés de grands sujets, dont certains exotiques tel que le ginkgo ou le tulipier de virginie et chêne des marais ont 200 ans. L’étang date de l’aménagement supervisé par le roi Sobieski. Il servait à alimenter en eau claire les métairies qui se trouvaient sur l’emplacement du parc anglo-chinois. Les parties engazonnées sont traitées de deux manières. Au niveau des allées les plus sinueuses, la pelouse est une prairie champêtre tandis que sur les espaces plus vastes et proches du palais, elle est tondue de manière à faire ressortir les massifs arborés.

 L’Orangerie

L’orangerie permet de cultiver les plantes exotiques exposées en extérieur durant la belle saison. La culture d’agrumes date de la création du palais. Ainsi des orangers et citronniers en bacs peuvent orner le jardin italien et les abords de l’orangerie. La présence de plantes de type méditerranéen est un vrai symbole de richesse dans une région où les gelées de -20 degrés peuvent persister plus d’un mois dans l’année. Le front sud de l’orangerie a été aménagé en jardin rectangulaire bordé de massifs de plantes fleuries annuelles. Quatre carrés de rosiers entourent la fontaine centrale. Des bancs placés plein sud, en face de la fontaine, permettent de se prélasser au soleil dans l’après-midi et d’assister à des concerts de musique classique (Chopin) le soir.

L’intégration d’éléments contemporains

La galerie des sculptures

C’est l’exemple réussi d’une création contemporaine au sein d’un site historique. Cette longue verrière (photo ci-contre) est située aux confins du parc anglo-chinois et accolée à une ancienne écurie. Elle veut créer un lien entre aujourd’hui et les différents siècles que le site a traversés. Elle se veut intemporelle par les sculptures de toutes les époques qu’elle abrite. On y trouve des sculptures antiques et bustes de différents personnages de l’histoire polonaise. On y trouve au sol un dallage sinueux qui rappelle les parties anglaises du parc. Cet effet est soutenu par l’irrégularité du module et pourtant le tout reste géométrique comme certaines parties du jardin. Il faut préciser que cette construction ne peut pas avoir d’impact sur l’aspect général du site car elle se trouve isolée et n’est l’objet d’aucun point de vue. Il est intéressant d’observer le massif arboré se refléter sur des personnages historiques et imaginaires (photo ci-contre en bas).

Ferronneries contemporaines

Après l’orangerie, les serres du parc sont séparées du parc par des ferronneries d’inspiration renaissance, jardin à la française. C’est l’imitation du graphisme des treillis d’époque. Les serres sont situées sur une zone tampon entre orangerie, jardin à l’italienne et jardin à l’anglaise. Cette création, la présence de grands arbres, de pelouses bien dessinées et la surface spacieuse, diluent le passage entre différentes époques.

Conclusion

Ce dossier se veut une présentation générale du parc du palais de Wilanow. Une étude plus poussée sur le lien entre les différents résidents du palais et les différents aménagements réalisés serait souhaitable, cependant des sources sont difficiles à obtenir à distance.
Par exemple, une pièce du palais est entièrement consacrée au paysage avec une collection de peintures et même de gravures de jardins français et autres (Meudon, palais et jardin du Doge à Venise, château de Marly…).

J’aimerais pouvoir plus tard approfondir mes recherches sur les jardins polonais. Grâce à la nécessité de traduction, j’ai pu améliorer mes connaissances sur la culture de la Pologne et affiner ma pratique linguistiques dans une langue maternelle que j’utilise trop peu.

Bibliographie, sources

o Photographies et connaissances personnelles
o Documents obtenus lors d’une visite
o Site internet polonais : http://www.wilanow-palac.pl

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